Lecture

"Heureux sont ceux qui ont la force de fuir."



Moi, Josephine Linc. Steelson, pauvre négresse au milieu de la tempête, je sais que la nature va parler. Je vais être minuscule, mais j'ai hâte, car il y a de la noblesse à éprouver son insignifiance, de la noblesse à savoir qu'un coup de vent peut balayer nos vies et ne rien laisser derrière nous, pas même le vague souvenir d'une petite existence.

Ouragan de Laurent Gaudé

L'Europe des favelas en marche à la Bastille.

Impossible pour moi, ce matin, après avoir accompagné mes nièces à l'école et d'avoir vu tous ces enfants plein de vie de photographier ce que j'ai vu sur la place de la Bastille.

En y arrivant je vois une tête d'homme jeune endormi, dépasser d'une poussette et à côté assise dans une cabine téléphonique une jeune maman silencieuse, muette, tenant un nourrisson endormi dans ses bras les yeux rivés sur rien.
En continuant le tour de la place, les cabines téléphoniques sont remplies de valises, de couvertures. J'avais déjà, un autre jour, vu, de loin,  des familles d'adultes plier leurs affaires après y avoir passé la nuit.
J'avais croisé, un soir, en sortant du théâtre près de l'opéra une femme, sans âge, peut-être une grand-mère, peut-être une femme, faire son lit dans l'encoignure d'une porte, méticuleusement, comme on le fait chez soi et ensuite découvrir de nombreuses personnes installées pour la nuit sous plusieurs porches et renfoncements avoisinants.
Nous sommes de plus en plus habitués, à voir, sur nos quatre roues, le long du périphérique, ancienne ceinture Thiers où se situaient les bidonvilles du fin 19ème siècle, les nouveaux bidonvilles du 21ème siècle qui s'enracinent et se développent, fait de bouts de bois, de plastiques et nous sommes habitués à ces figures d'hommes ou de femmes fugitives qui y vivent.
Mais je ne suis pas habituée à voir comme ce matin, en continuant le tour de la place, au pied d'un accès métro en sachant qu'il a plu cette nuit et qu'il fait froid ces derniers jours, une poussette remplie de bouteilles d'eau et à côté, sous une couette douillette et bien blanche, endormis parterre un homme jeune et une jeune femme et entre ces deux têtes, une jeune main potelée, émergeant comme un poing tendu au pied du génie de la Bastille.
Quelle misère peut-elle conduire ces jeunes parents sur la route?
Comment peut-on accepter, que des nourrissons dorment dans la rue?
Comment peut-on accepter que des jeunes enfants mendient avec leur maman?
Comment peut-on accepter que des gens vivent dans des bidonvilles?
On a "pacifié" récemment une favela au Brésil!!!! Pour des futurs manifestations sportives? Mais donne-t-on du travail à tous ces gens?
Donne-t-on accès à l'école à tous ces enfants?
La misère s'installe, se développe insidieusement au pied de chez nous et nous la voyons sans la regarder et pour moi la photographier était faire une violence supplémentaire à ces pauvres gens endormis avec  leur enfant sur un trottoir parisien.

La résistance du saxifrage

























Quelques trottoirs montreuillois ou la résistance du saxifrage.
Et la Saxifraga Politica?  Un texte à lire en suivant ce lien:
http://www.formes-vives.org/saxifrage

Mots de réverbère.

Rêver -bères
Glob'uleux 
É- claire-reurs
Nocturnes .

Sorties photos

Nous nous donnons chaque semaine, avec Paoula, un thème photo.
La semaine dernière les "statues" dont on peut voir un résumé sur:
 http://bdphotos-paula.blogspot.com/
et cette semaine les "réverbères".